Les Maisons
Un 4 et demi affiché à 1650$ par mois attire une immense foule à Montréal
Capture d'écran Facebook 

Un 4 et demi affiché à 1650$ par mois attire une immense foule à Montréal

Il semble qu'un appartement à 1650$ soit rendu une aubaine pour attirer autant de gens.

Joel Martel

Le journaliste Louis-Philippe Messier s'est intéressé à l'histoire très surprenante d'un 4 et demi du Plateau-Mont-Royal qui a attiré de nombreux aspirants-locataires le week-end dernier.

C'est dimanche dernier que des dizaines de gens ont dû patienter à l'extérieur dans l'espoir de pouvoir mettre la main sur un 4 et demi annoncé à 1650 $ par mois.

On peut justement voir dans une vidéo qui a été publiée sur les réseaux sociaux une file très impressionnante de gens qui attendent sur le trottoir.

Il y a quelques années à peine, ce 4 et demi aurait pu coûter la moitié du prix, mais en 2024, même s'il n'est pas chauffé ni éclairé, cet appartement est désormais une aubaine au prix de 1650$ par mois.

Mélanie Baril, du Comité logement Petite-Patrie, a expliqué au journaliste Louis-Philippe Messier: «Quand des dizaines de gens se bousculent pour visiter un appartement, ça signifie qu’ils trouvent ça relativement intéressant dans un contexte où la spéculation a déjà exorbité les prix. [...] Le même logement annoncé à 500$ de plus par mois aurait sûrement attiré moins de monde.»

Le rapport du mois de mars de la plateforme de location Liv.rent indique que le prix moyen du 3 et demi avoisinait 1700 $, tandis que celui du 4 et demi tournait autour de 2200$ et celui du 5 et demi se situait à 2750$.

L'homme qui a filmé la vidéo montrant la file spectaculaire a confié au journaliste de TVA Nouvelles: «C’était quand même un bon appartement pour son prix. [...] Je viens de Québec et ma fille va aller à McGill, alors je visitais des appartements avec elle la fin de semaine dernière... et j’ai vu beaucoup moins bien que ça pour beaucoup plus cher! [...] Il y avait quelque chose près de McGill à plus de 2000$ par mois où les chambres étaient trop petites pour y installer des lits. Les étudiants dormaient par terre.»

Selon Mme Baril, il faudra s'attendre à voir beaucoup d'autres files du genre au cours des prochaines semaines: «C’est spectaculaire, une file de monde sur un trottoir... mais c’est la pointe de l’iceberg. Le gros du problème, c’est le grand nombre de locataires qui ont maintenant tellement peur de s’aliéner leur propriétaire ou de perdre leur logement qu’ils en oublient leurs droits. [...] J’ai récemment eu la visite d’un homme qui a peur de demander à son proprio de payer un exterminateur pour une infestation de punaises de lit. Les gens tolèrent n’importe quoi pour ne pas se retrouver à la rue.»

Rappelons enfin qu'en janvier dernier, le prix moyen du loyer au Québec dépassait pour la première fois le cap des 1000$, selon ce qu'a observé la Société canadienne d’hypothèques et de logement.